L'époque contemporaine se caractérise par la prolifération des organisations sur toute la surface du globe, par ce que Baptiste Rappin nomme « le mouvement panorganisationnel ». Si certains sociologues se sont déjà penchés sur ce « fait social total », force est pourtant de constater l'absence de sa prise en charge par la pensée philosophique. C'est à une telle tentative que nous convie l'auteur, inscrivant le management dans l'histoire de la métaphysique, mettant en évidence ses origines historiques dans la cybernétique et recherchant sa structure théologique souterraine dans la pensée juive de la Renaissance. C'est au terme de cette pérégrination qu'apparaît le caractère apocalyptique qu'indique le titre de l'ouvrage : en même temps Dévoilement et Destruction, le management a bien à voir avec la Fin, celle de l'Histoire, assurément, mais celle du Monde, vraisemblablement.
L'une des tâches principales de la philosophie consiste à démasquer les idéologies: la mondialisation est, entre toutes, la plus grande idéologie du nouveau millénaire. Elle célèbre dans une rhétorique enchanteresse l'espace ouvert d'un monde sans frontières où domine la libre circulation de toute réalité. En fait, c'est le champ de bataille du capitalisme qui s'est étendu au monde entier. Grâce à l'unification du monde sous le signe de la forme marchandise et de ses pathologies, le capitalisme peut désormais exploiter toute la planète et conquérir tous les espaces réels et symboliques. Dans la nouvelle phase du capitalisme, le pôle dominant n'est plus la classe bourgeoise mais l'oligarchie mondialiste le pôle dominé n'est plus la classe ouvrière en soi et pour soi, mais la masse informe de tous les travailleurs précarisés, atomisés, mis en concurrence les uns contre les autres à l'échelle planétaire. Ce monde ouvert et sans limites nous confine en réalité dans une mondialisation qui ne peut être que malheureuse. À l'aide de concepts hégéliens et marxiens, gramsciens et heideggeriens, l'ouvrage essaie de reconstituer, d'un point de vue philosophique, la véritable essence de la mondialisation comme triomphe du capitalisme planétarisé.
Il est commun de rechercher les sources philosophiques des philosophes, comme il est commun de philosopher à partir des philosophes.
Mais n'existe-t-il pas des sources fondamentales, non philosophiques, de la philosophie et n'est-il pas permis de philosopher en puisant dans des sources externes à la philosophie ? Le présent essai se déploie selon un double mouvement qui consiste d'une part à identifier des traces bibliques éclairantes à l'intérieur de la pensée humaine, d'autre part à tenter de penser réellement à partir du dévoilement scripturaire et en consonance avec lui.
Ainsi prendrait forme, comme un chemin, ce que nous avons pu appeler une pensée biblique, une pensée centrée sur l'être humain et son expérience secrète de la transcendance.
Le monde est devenu ce petit village où chacun communique avec chacun, où l'on ne peut pas ne pas communiquer, et où l'individu ne devient effectivement un sujet que relativement àd'autres individus ; en ce sens, l'empirisme a eu raison de dire que tout ce qui existe, tout être est ou bien percevant ou bien perçu, l'action dérivant dans la théorie pragmatiste de cesdonnées immédiates de la conscience.
Ce petit village, nous avons eu l'idée de l'appeler le village des Hobbits, en référence au récitépique de Tolkien, qui permet d'illustrer le sens de notre propos : l'innocence ou la candeur quise lit dans l'indétermination foncière du tempérament du Hobbit renvoie bien à cette idée anaximandréenne de nature comme apeiron (Indéfinie, indéterminée, infinie) ; ce qui particularise cette innocence sur fond d'infinité n'est plus la négativité, mais l'inversion du négatif en positif, l'Autre qui vient me limiter par sa présence et son langage, sa vision du monde (forme symbolique). Le véritable nom ou la propriété de l'infini est l'éthique, le mode de séjour sur Terre et la manière d'être, l'ethos : c'est en ce sens que l'on peut comprendre la phrase de Simondon selon laquelle c'est « le préindividuel qui fonde le spirituel dans la collectif » : le Préindividuelest le puits sans fond des possibles à venir, et des potentialités spécifiques de chacun qui,mises bout à bout, peuvent former une société, une communauté transindividuelle.
Nietzsche et Pascal, deux philosophes singuliers, qui occupent une place a` part dans l'histoire de la philoso- phie. Deux penseurs, adeptes de l'e´criture fragmentaire, au stylevolontierspoe´tique,qui, parfois voisins dans la forme et par certaines intuitions, se sont oriente´s dans des directions radicalement oppose´es. En trac¸ant un constant paral- le`le entre Nietzsche et Pascal a` partir des diffe´rents visages reve^tus par leurs pense´es res- pectives, cet essai tente d'ex- plorer, prenant appui sur les textes, la marque propre de leurinterpre´tationdelavie,de l'existence humaines. Mettre en e´vidence deux regards pose´s sur le monde, le temps, l'e^tre, et esquisser les objections qu'aurait pu formuler l'auteur des Pense´es a` l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra.
Au centre de la philosophie de Nietzsche et de Pascal demeurent la ques- tion de l'homme et celle de Dieu. Le premier annonce le surhomme, le second ne cesse de souligner l'e´trange alliance de mise`re et de gran- deur en l'homme. Nietzsche, le plus grand penseur athe´e, proclame la mort de Dieu, Pascal, le plus grand pen- seur croyant, e´veille au Dieu cache´. Et si derrie`re leur confrontation se jouait notre destin...Nietzsche et Pascal, deux philosophes singuliers, qui occupent une place a` part dans l'histoire de la philoso- phie. Deux penseurs, adeptes de l'e´criture fragmentaire, au stylevolontierspoe´tique,qui, parfois voisins dans la forme et par certaines intuitions, se sont oriente´s dans des directions radicalement oppose´es. En trac¸ant un constant paral- le`le entre Nietzsche et Pascal a` partir des diffe´rents visages reve^tus par leurs pense´es res- pectives, cet essai tente d'ex- plorer, prenant appui sur les textes, la marque propre de leurinterpre´tationdelavie,de l'existence humaines. Mettre en e´vidence deux regards pose´s sur le monde, le temps, l'e^tre, et esquisser les objections qu'aurait pu formuler l'auteur des Pense´es a` l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra.
Au centre de la philosophie de Nietzsche et de Pascal demeurent la ques- tion de l'homme et celle de Dieu. Le premier annonce le surhomme, le second ne cesse de souligner l'e´trange alliance de mise`re et de gran- deur en l'homme. Nietzsche, le plus grand penseur athe´e, proclame la mort de Dieu, Pascal, le plus grand pen- seur croyant, e´veille au Dieu cache´. Et si derrie`re leur confrontation se jouait notre destin...Nietzsche et Pascal, deux philosophes singuliers, qui occupent une place a` part dans l'histoire de la philoso- phie. Deux penseurs, adeptes de l'e´criture fragmentaire, au stylevolontierspoe´tique,qui, parfois voisins dans la forme et par certaines intuitions, se sont oriente´s dans des directions radicalement oppose´es. En trac¸ant un constant paral- le`le entre Nietzsche et Pascal a` partir des diffe´rents visages reve^tus par leurs pense´es res- pectives, cet essai tente d'ex- plorer, prenant appui sur les textes, la marque propre de leurinterpre´tationdelavie,de l'existence humaines. Mettre en e´vidence deux regards pose´s sur le monde, le temps, l'e^tre, et esquisser les objections qu'aurait pu formuler l'auteur des Pense´es a` l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra.
Au centre de la philosophie de Nietzsche et de Pascal demeurent la ques- tion de l'homme et celle de Dieu. Le premier annonce le surhomme, le second ne cesse de souligner l'e´trange alliance de mise`re et de gran- deur en l'homme. Nietzsche, le plus grand penseur athe´e, proclame la mort de Dieu, Pascal, le plus grand pen- seur croyant, e´veille au Dieu cache´. Et si derrie`re leur confrontation se jouait notre destin...Nietzsche et Pascal, deux philosophes singuliers, qui occupent une place a` part dans l'histoire de la philoso- phie. Deux penseurs, adeptes de l'e´criture fragmentaire, au stylevolontierspoe´tique,qui, parfois voisins dans la forme et par certaines intuitions, se sont oriente´s dans des directions radicalement oppose´es. En trac¸ant un constant paral- le`le entre Nietzsche et Pascal a` partir des diffe´rents visages reve^tus par leurs pense´es res- pectives, cet essai tente d'ex- plorer, prenant appui sur les textes, la marque propre de leurinterpre´tationdelavie,de l'existence humaines. Mettre en e´vidence deux regards pose´s sur le monde, le temps, l'e^tre, et esquisser les objections qu'aurait pu formuler l'auteur des Pense´es a` l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra.
Au centre de la philosophie de Nietzsche et de Pascal demeurent la ques- tion de l'homme et celle de Dieu. Le premier annonce le surhomme, le second ne cesse de souligner l'e´trange alliance de mise`re et de gran- deur en l'homme. Nietzsche, le plus grand penseur athe´e, proclame la mort de Dieu, Pascal, le plus grand pen- seur croyant, e´veille au Dieu cache´. Et si derrie`re leur confrontation se jouait notre destin...
Aujourd'hui, les minorités font peur ou enchantent... Par son excès, cet attachement idolâtre té- moigne d'un réel politique forclos. L'actualité des questionnements comme l'existence de droits de la différence ou à la différence, le dé- passement de l'État-Nation ou le multiculturalisme, témoigne, sur un mode paradoxal, de la difficulté de tenir à distance du droit de l'État la question des minorités. Nous avons cherché dans cet ouvrage à rendre compte de ce phénomène à partir de l'étude d'un modèle in- fluent de protection constitutionnelle des minorités : le modèle mis en oeuvre en Italie à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Cette étude historique du modèle constitutionnel italien permet ainsi de comprendre comment la gestion croisée du pluralisme et du personnalisme offre un outil pertinent au bénéfice de cette problématique actuellement incontournable.
On pourra toujours gravir des montagnes. On n'y deviendra pas autonome si l'on ne prend jamais la tête de la cordée. Il en va de même en philosophie. Il faut lire Platon. Il faut méditer Spinoza et d'autres encore. Mais s'il faut d'abord marcher dans leurs pas, il faudra toujours sortir des sentiers battus de telle ou telle doctrine pour frayer soi-même un chemin qui, s'il ne nous mène pas au sommet de la montagne, nous hissera au meilleur de nous-mêmes. Et il faudra ainsi éviter deux écueils. Le premier est celui du dogmatisme. Le second consiste à croire qu'il suffit d'ignorer les doctrines pour faire acte de pensée. Piège redoutable qui revient à imaginer qu'il faut rejeter toute autorité, y compris celle qui se fonde dans la rectitude du jugement, pour accéder à la liberté. Par où l'on voit qu'apprendre à philosopher n'est rien moins qu'entrer à l'école de la vie. Il y faut de la prudence : le ravin du préjugé n'est jamais bien loin. Comme il y faut être humble tant il serait vain d'imaginer à chaque pas fouler une terre vierge de toute trace. Les études proposées ici au lecteur ne le rendront peut-être pas savant. Puissent-elles lui donner l'envie de se frayer, dans l'étude des problèmes de la philosophie, son propre sentier.
Cet ouvrage étudie le phénomène du complotisme à partir de l'oeuvre de l'écrivain italien Umberto Eco. La vitrine principale de ses idées sur le sujet est constituée par l'ensemble de ses romans: Eco y étudie les implications entre les croyances complotistes et certains mécanismes psychologiques et culturels ayant permis, à toutes les époques de l'histoire, d'identifier de faux cou pables en leur imputant la responsabilité du mal qui sévit dans le monde, afin de se libérer de tout remords ou de toute responsabilité.
Eco considère les théories du complot comme une «variante moderne» d'une forme d'irrationalité très ancienne, dont les principales préfigurations historiques seraient, selon lui, l'hermétisme et le gnosticisme. Mais la rationalité au nom de laquelle il condamne les théories du complot est peut-être plus irrationnelle encore que celle qu'il dénonce...
Covid 19 s'est invite´ dans tous les secteurs d'activite´. Les premie`res interrogations lie´es a` la gestion d'une crise mon- diale ont e´te´ analyse´es dans leurs dimensions juridiques dans les actes du colloque « Covid 19 et droit » organise´ a` l'e´te´ 2020, par le CERC - Centre d'Etudes et de Recherches sur les Contentieux. Re´alise´ par une e´quipe pluridisciplinaire de chercheurs, rejoints pour l'occasion par d'autres ex- perts universitaires - ceux, en par- ticulier, du Laboratoire IMSIC, spe´cialise´ en Sciences de l'Infor- mation et de la Communication - et par des professionnels du droit, l'ouvrage offre une lecture originale de la pande´mie invitant le lecteur a` de nouveaux chemins de pense´e.
Certes le protestantisme a pu être véhément, mais en respectant son principe : revenir aux enseignements primitifs de l'Ecriture sainte et protester contre la politique de l'Eglise romaine. Toute la Réforme est un « revenir », un retour et le texte de la Confession d'Augsbourg (Ph. de Melanchthon et Luther) en témoigne. La Réforme prend aussi position dans l'épineux problème des textes canoniques, qui fondent le droit canonique comme on le voit dans la question du mariage des prêtres. L'idée mère du protestantisme est que le passé doit être réhabilité et constitue l'âge d'or de l'humanité. Or par-là, la Réforme s'oppose à la Révolution qui voit dans l'avenir, ce qui est devant nous, comme l'âge d'or. Mais dans la même lecture la Confession d'Augsbourg s'oppose aussi à la Révolte, qui ne voit dans l'âge d'or que l'exaltation du présent, même dans l'anarchie.
Ce voyage en pays marxiste est fait en deux temps.
D'un côté, l'auteur s'attarde sur les fondements mêmes de la théorie de Marx et Engels, pour montrer ses tenants et aboutissants ainsi que ses effets. Et de l'autre, il s'occupe de quelques-uns des discours marxistes ou marxisants récents, marqués surtout par la crise qui a secoué l'univers politique de la gauche à partir de la chute du Mur de Berlin. Le chapitre consacré à l'analyse de Questions de méthode de Sartre, précédant cette crise, s'inscrit toutefois dans ce qui caractérise ces discours plus près de nous à savoir, la tentative de sauvetage de la théorie "mère", la capitulation intellectuelle devant elle, la négation de la réalité telle qu'elle se présente et la réduction de son aspect tragique, au sens greco-nietzschéen du terme, par le truchement d'un moralisme rédempteur et utopiste.
Ainsi le voyage en pays marxiste se fait aussi bien à travers sa terre originaire qu'à travers ses reliefs modernes plus importants.
L'idée de république, depuis la Révolution, est un creuset plutôt qu'un moule. Elle porte en elle-même le principe de sa propre institution et de sa propre évolution historique. La perspective proposée dans ce livre tente de remonter aux éléments constitutifs de l'idée de république considérée comme institution première impliquant l'exercice fondateur de la liberté démocratique. La «conscience républicaine» s'apparente, dans ce cadre, à un processus dont il faut comprendre l'émergence et la genèse. Procédant par intériorisation d'exigences universelles, cette conscience républicaine n'est autre que celle des citoyens engagés dans l'institution du vivre en commun. Il s'agit alors de montrer que la république, vécue, est inséparable d'une contractualisation originaire par laquelle chacun acquiert la précieuse faculté politique de se désingulariser pour accéder à la signification d'intérêts généraux communs à tous. Le citoyen, engagé dans la chose commune, s'accomplit comme sujet politique investissant une forme de conscience partagée ou l'autre peut être identifié comme le même dans un mouvement d'assimilation et d'objectivation réciproques inédit dans l'histoire des systèmes politiques. Ce sujet trouve en effet le principe de son propre accomplissement politique et anthropologique dans l'effectivité de cette réciprocité qui le lie à tout autre en raison de la référence intériorisée à l' être-en-commun républicain. Ce dernier confère au vivre ensemble sa véritable signification et sa condition de possibilité. C'est ainsi le paradigme d'une conscience républicaine et son fonctionnement «citoyen» qui ouvre la possibilité de se référer à des valeurs et à des pratiques transcendant nos différentes sphères d'appartenance tout en permettant leur coexistence.
Penser l'individuation ou la réalité « radicale » de la vie, implique une méthode génétique, et relève en même temps d'une démarche naturelle qui est au plus proche de la dynamique de la vie, et de la problématique perceptive. La philosophie de l'individuation peut en effet se caractériser comme un vitalisme, mais il s'agit d'un vitalisme critique, qui s'interroge sur les conditions de la connaissance réelle, dans ce qu'elle a de plus immédiat pour la conscience. C'est en ce sens que l'on peut comprendre la philosophie de Simondon, de façon post-phénoménologique.Le projet le plus général qui caractérise l'analyse ortéguienne est d'introduire les notions de vie et de valeur dans la science et les concepts sur lesquels elle s'appuie pour forger une théorie de l'Homme : le geste philosophique commun à Simondon et à Ortega consiste rigoureusement à élaborer une ontologie non-éléatique de l'Etre, à travers la notion d'ontogénèse chez le premier et de raison vitale et historique chez le second. L'enjeu est « d'apprendre à désintellectualiser le réel afin de lui être fidèle », l'éléatisme ayant représenté « l'intellectualisation radicale de l'être... cercle qu'il est urgent de dépasser » : le fait de parler de réalité a semble-t-il trop longtemps fait l'objet de l'ontologie, c'est-à-dire d'une réification du réel en ce qu'il a d'identique, la chose étant réduite à une nature que l'esprit observe de l'extérieur, à une « res » ; or, nous dit Ortega, « ce qui nous gêne dans le naturalisme à l'heure de concevoir les phénomènes humains, ce qui les couvre face à notre esprit, ce ne sont pas les attributs secondaires des choses, des res, mais l'idée même de res fondée sur l'être identique et, en tant qu'identique, fixe, statique, prévu et donné... Le naturalisme est, à sa racine, intellectualisme, « projection du mode d'être particulier des concepts sur le réel ».Simondon dénonce de manière similaire le privilège ontologique accordé à l'individu comme être donné une fois pour toutes, de façon monolithique, en tant qu'effectif et en acte, laissant de côté l'opération et le processus d'individuation qui conduit réellement, c'est-à-dire potentiellement, à l'individu constitué ; pour les deux auteurs, il s'agit en fait, de « renoncer allègrement, courageusement, à la commodité qu'il y a à présumer que le réel est logique », et de repenser un concept de devenir en tant qu'être, dans la perspective de cette philosophie ionienne dont l'enjeu était de « sauver les apparences ».
Philosophie et exégèse conclut le triptyque dont Vers une pensée biblique et Bible, sagesse et philosophie constituaient les deux premiers volets. Il s'agit là de dégager concrètement les possibilités ouvertes par le dialogue entre philosophie et exégèse à partir d'une exploration du temps, du beau, de la condition humaine et de notre expérience du mystère.
Qu'est-ce que l'union du regard de l'exégète et du regard du philosophe peut découvrir quand elle se tourne vers le centre de notre existence ? Les chemins ici arpentés ne sont pas des chemins qui ne mènent nulle part mais des chemins intérieurs qui recherchent, par-delà les mots et les idées, un visage. Conjuguant rigueur et liberté, science et art, la pensée de l'interprétation et de l'expérience, la pensée existentielle, biblique est une pensée du coeur, de l'esprit et du mystère. Aux antipodes de la sophistique et du nihilisme, cette pensée de l'écoute, autre, nouvelle, enracine l'homme, avec un autre langage, dans la lumière de l'être et de la vie.
Historiquement, l'Occident (d'abord par la Grèce) n'a pas manqué d'adopter l'idée de transmigration des âmes héritée peut-être du lointain Orient, avec les Pythagore, Empédocle et autre Platon. Puis le christianisme s'en soucia à son tour jusqu'à qu'un certain concile, au IVème siècle, l'écarte définitivement. Mais il ne s'en défit pas complètement. Les cathares puis les bogomiles, quelques autres encore, maintinrent cette idée hérétique. Cependant, l'idée se mourait, l'idée mourut. Et depuis, les gens raisonnables l'estiment une pensée archaïque, tout au plus folklorique, juste bonne à donner du grain à moudre aux rêveurs attardés, aux inconscients, aux irresponsables qui refusent de voir et de participer au monde d'aujourd'hui, si plein de heurts, de bruit et de fureur.
Personne n'ayant pris vraiment la peine de traiter rationnellement de la transmigration des âmes, de son degré de probabilité, cela appelait une étude scrupuleuse et strictement délimitée. Transmigration des âmes ou métensomatose. Une autre formulation s'avère possible ; non plus, transmigration des âmes mais transferts d'entités en voie d'intelligibilisation absolue, jusqu'à devenir des entités parfaitement intelligibilisées (ou entités intelligibles) le qualificatif mettant ainsi l'accent, sur la qualité essentielle et la destination finale de ce qui s'incarne et se réincarne (une entité) périodiquement. Quant au concept d'entité on le recevra comme l'expression d'une substance inaliénable dans son identité, constamment augmentée et enrichie, fondamentalement unique et singulière, à travers l'espace et le temps.
Je traite de ce sujet en philosophe et non en théosophe ou en adepte de religions exotiques.