Le dernier numéro de 1895 revue d'histoire du cinéma s'intéresse aux questions liées au patrimoine, aux reconstructions et restaurations de films. Dans le « Point de vue », Natacha Laurent interroge « l'ivresse patrimoniale » qu'a suscitée l'entrée en scène du marché dans un secteur jusqu'ici réservé aux archives. Qu'en résulte-t-il? Les « Études » se penchent sur: un film mythique, Intolérance de Griffith, sur le plan de ses décors (Jean-Pierre Berthomé); un film perdu de Germaine Dulac, Âmes de fous qui a fait l'objet d'une « reconstruction » (Clément Lafite); un film oublié, l'Alice au pays des merveilles de Lou Bunin, film d'animation original que les efforts conjugués de Walt Disney et de la Guerre froide ont condamné (Sébastien Roffat). Dans la partie « Archives », Germaine Dulac est à nouveau à l'honneur avec une mise au point sur le scénario de la Coquille et le clergyman (Jean-Paul Morel) et l'examen d'un projet inachevé, Colomba (Valécien Bonnot-Galucci). Les « Chroniques » proposent comptes rendus de colloques, expositions et publications.
Le dernier numéro de 1895 revue d'histoire du cinéma s'ouvre sur une synthèse de Jean-Jacques Meusy consacré à la question des sources orales en histoire du cinéma. À cet article font écho un premier entretien d'une série qu'a menée J-J. Meusy avec des directeurs de salles de cinéma liés à « l'art et essai », ainsi qu'un entretien de Dimitri Astachkine et Valérie Pozner avec une projectionniste ambulante soviétique des années 1940-1950. L'autre pôle de ce numéro est représenté par une étude d'Andrés Avila Gomez sur un architecte de cinéma des années 1960, Bernard Ceyssac, et une autre sur la place de la destruction des Halles de Baltard dans quelques films par Vincent Baudart. Le Cahier photo, dû Marc Petitjean, revient sur la destruction du quartier des Halles et de Beaubourg. Une étude de Christian Janssens s'intéresse aux adaptations du romancier belge Stanislas-André Steeman par Henri Storck et, en Archives, un texte d'André Bazin de 1954 sur René Clément et Robert Bresson est réédité et commenté. Ls Chroniques publient comptes rendus de manifestations, livres et revues.
Appréhender les arts visuels comme un certain rapport à la danse et, réciproquement, la performance dansée en tant qu'image en mouvement, tel est l'objet de ce numéro. De l'Antiquité à nos jours, le sommaire décline une diversité de thèmes et d'approches méthodologiques, incluant des études traitant des danses comme autant de pratiques sociales genrées, situées au confluent de l'artistique, du politique et du transcendant. La question de la médiation de la danse, qu'elle relève de la représentation graphique - incluant les différents systèmes de notation chorégraphique - ou de l'image (fixe ou mobile), y tient une place significative, puisqu'elle modèle non seulement notre manière de l'imaginer et de la décrire, mais également notre façon d'en faire l'expérience. Thématique privilégiée pour penser la porosité disciplinaire de laquelle procède l'histoire de l'art, la danse, à travers les notions d'empathie, de kinesthésie, comme de vie des images, vient déstabiliser notre rapport au temps et à l'espace, créant une continuité entre des réalités hétérogènes. À travers son prisme, sont notamment repensées les questions afférentes à l'espace muséal et à ses collections, aux catégories artistiques de la performance ou de la théâtralité, ainsi qu'à certaines notions anthropologiques, tels le rituel, le divertissement, ou celle, plus générique, de geste.
À l'initiative de la Collectivité Territoriale de Guyane, un concours d'écriture littéraire sur le thème de « l'enfance » a été proposé. Ce projet s'est avéré concluant puisque de très nombreux auteurs ont envoyé leur texte. Douze écrits ont été retenus et ont bénéficié d'un coaching: ateliers d'écriture et entretiens individuels avec Mme Catherine David, afin de les soutenir dans leur travail de corrections et de perfectionnement. Ces récits, sincères et originaux, constituent le présent recueil que nous vous proposons de lire. Douloureux ou joyeux, nos souvenirs d'enfance nous accompagnent et influencent nos vies. Des rues de Cayenne aux quais de St-Laurent-du-Maroni, le destin nous guette. Ce sont des épreuves à surmonter: un homme nous suit dans sa voiture, un autre devient brusquement violent, ou bien des espoirs fous: le sacrifice d'un coq suffira-t-il à sauver cette mère en souffrance? Ce sont des moments de solidarité et d'affection: la vie au sein d'un quartier chaleureux ou l'étreinte d'une aïeule qui nous rassure et nous guérit, qui nous transmet son savoir-faire. Sans oublier les contes et légendes qui ont régalé notre imaginaire et nous ont fait frémir. Ce sont aussi les saveurs d'une cuisine qui s'ancre dans la tradition, nous faisant revivre des moments de plaisir et de partage en famille, ou au sein d'une communauté à laquelle nous sommes fiers d'appartenir.
De 1944 à 1968, les cinémathèques-musées du cinéma s'imposèrent comme un paradigme dominant de patrimonialisation du cinéma en France. Leur développement s'enracine dans les pratiques cinéphiliques, et notamment le fait de pouvoir voir et revoir les films constitutifs de l'histoire du cinéma. La Cinémathèque française et Henri Langlois occupent une place déterminante dans ce processus mais d'autres initiatives, réinvestissant ce modèle, soulignent dans le même temps se limites. La création du Service des archives du film du CNC à la fin des années 1960, qui s'inscrit de ce mouvement de pluralisation des acteurs spécialisés du patrimoine cinématographique, vient entériner un profond changement d'organisation de la politique culturelle.